Témoignages

élèves

Tonia

"Me complace compartir mis sentires después de un intenso proceso eutonico acompañada por la maestra Marie-Hélène Giraudeau y un grupo humano amoroso. Es también un modo de acercales la Eutonia.(j'ai plaisir à partager mes ressentis après un processus eutonique intense accompagnée par l'eutoniste Marie-Hélène Giraudeau et un groupe d'humains "amoureux ". C'est aussi un moyen de se rapprocher de l'Eutonie.)

 "occuper une place

ma place

être présent

enveloppée de ma peau

me souvenir...et ressentir

la liberté, réelle

celle qui choisit ce qu'elle accepte

depuis l'intérieur, vers l'extérieur

étendre à l'espace partagé

fluides d'amour liquide

qui partent dans tous les sens

envelopper... entourer... pénétrer

être respiré par l'air...

Dans le corps...douleur et légèreté

Dans l'âme...belle intensité

Dans la pensée...intuition

Dans l'esprit...de la force"

 

Intégration et gratitude infinie pour continuer le chemin...

(traduit de l'espagnol...février 2023)

Christine

Un parcours d’intégration :

 

Ma pratique de l’eutonie est soutenue par la personne de Marie-Hélène Giraudeau, ses propositions variées, et un groupe d’approfondissement.

 

A partir de l’axe de mon squelette, j’expérimente une meilleure qualité d’attention à ce qui se présente à moi : mon expérience sensorielle de l’instant, mon émotion reconnue et accueillie, et la conscience du flot des pensées qui me traversent.

 

J’aspire à vivre d’avantage cette qualité de présence dans mon quotidien, car elle m’apporte de la clarté, et une grande liberté dans ma manière d’être au monde. Et c’est jouissif !

 

 

Christine, mars 2020.

 

Claude

Je pratique l’eutonie depuis de longues années et voila ce que j’ai découvert de moi ces dernier temps.

 

Je voulais comprendre et expliquer, comment faire quel attitude adopter face a l’autre, face a la maladie, face a la vie, comprendre le pourquoi des maladies, savoir quoi manger, bio, local, sans sucre  sans viande ou avec, protéger l’environnement, Comment bien prier, demander, comment bien se comporter, être le meilleur, gagner, être bien, faire ceci ou  cela, trouver des solutions, contrôler la situation, tenir les rennes, tenir tète, sauver la planète, assurer ma sécurité, vaincre la vie,  expliquer le fonctionnement du temps de l’espace et de la matière voir de Dieu lui même.

 

Puis j’ai  vraiment vu qu’il n’y avais rien a comprendre rien a faire ,que cela ne servais strictement a rien de savoir et comprendre.il y a nul part ou aller je ne peut pas me fuir, mais je peut me  percevoir ,me rencontrer  me connaître vraiment , sentir ma peau mes vêtement mes os, mon corps , l’air mais aussi les odeurs les impressions, les couleur, le chaud le froid, donner de la voix, sentir la joie en moi ,la douceur la tendresse, rires au larmes, ressentir ce qui émane des autres et qui  souvent est invisible, me laisser être touché, transporté par l’inaudible jusqu’à l’audible. Reconnaître ce miroir qu’est l’autre et le reflet de moi même qu’il me renvoie pour me voir tel que je  suis a cet instant là.

 

Jouer avec tout ce que me présente la vie.  Je dis  oui !

 

FIN non ! FAIM oui !!

 

Claude janvier 2020

 

Zoé

La météo des trois centres physique, émotionnel et mental est une bonne façon de prendre conscience de son état présent. Revenir au présent. D’ailleurs rien d’autre n’existe.
Le corps se pose à plat sur le sol et la terre l’accueille et le porte. Lui par gravité fait le chemin inverse et ils se rencontrent, terre et corps, se connectent, se rappellent l’un de l’autre. Terre comme une mère qui enfin retrouve son enfant. Le cœur du corps orienté vers le ciel immense au-delà des murs, rencontre l’univers, les planètes, les étoiles, les galaxies, et se tient face à ce vide sidéral dans lequel nous vivons par miracle, dans l’équilibre parfait de la gravité, dans l’immobilité bienvenue du moment présent.  Le corps ici et maintenant, l’être que ce corps abrite, peut s‘ouvrir en conscience et retrouver sa juste place entre terre et ciel.

Expérience d’eutonie Zoé Lemonnier 2019

Sœur Barbara de Béthanie

J’ai découvert le travail de Marie-Hélène lors d’un stage d’eutonie en résidentiel « voix et mouvement ». Ce fut une révélation pour moi : une porte qui s’ouvrait sur un chemin d’authenticité et d’ouverture fondé sur la conscience incarnée qu’il y a plus grand que moi en moi.
Une force – celle de Dieu – se déploie en chacun de nous quand nous cessons d’activer nos propres forces volontaires, c’est-à-dire l’ego. L’eutonie y conduit d’une manière directe, expérimentale. Il s’agit véritablement d’un travail « corps âme esprit » qui invite à danser avec ce qui est, à consentir avec le vivant :  l’agréable comme le douloureux.
J’ai expérimenté lors des séances combien quitter la volonté du « bien faire » pour « laisser être » libère des espaces de joie.
Suite à ce premier stage, je poursuis le travail mensuellement avec Marie-Hélène à l’occasion d’un atelier collectif et de séances individuelles. C’est un travail de longue haleine et à la fois toujours neuf. En fait c’est plutôt un « art de vivre » à expérimenter dans le quotidien tant au niveau des postures corporelles que dans les relations à soi, aux autres, à Dieu. 
Je conseille vivement l’eutonie  à tous les chercheurs de vérité.

Sœur Barbara de Béthanie

Frédéric

J'exerce un métier où la question du corps est au centre. Ceci dit, ça ne m'a jamais mis à l'abri des douleurs de dos, de genoux, de maux de tête ou autres. J'acceptais tous ces signaux d'alertes comme normaux. J'étais venu avec l'idée de me parfaire, d'apprendre (encore) des trucs pour "le bien être" mais ce n'est pas ce qui s'est passé ! En commençant l'eutonie, j'ai vite senti la lassitude de cette course sans fin. Il était peut-être temps d'apprendre à écouter ce que mon corps avait à me dire, avec cette appréhension d'une rencontre avec soi-même. Grâce aux quelques principes simples que propose l'eutonie, j’apprends à être plus à l'écoute et sensible. Je suis un peu plus au centre de mon corps et moins en périphérie. Dans mon axe, mes mouvements se libèrent progressivement. C'est plaisant, c'est effrayant, les deux à la fois. Je me rend compte à quel point je donnais beaucoup d'ordre à mon corps, de manière maladroite. Je suis un peu plus sensibilisé à ma façon d'être dans mon environnement mais surtout à ma façon d'être avec les autres. Je dis à chaque fois "un peu plus" car l'eutonie ne fait que me mettre au travail, celui d'aller toujours plus vers moi, me permettant d'aller plus vers les autres, un travail qui ne s'arrête jamais mais sans lassitude cette fois, celui de toute une vie.
À bientôt,


Fred

Bernard

En octobre 1991 un accident de vélo me projette sur la chaussée avec comme conséquence une fracture des branches ischio-pubiennes et rupture du canal de l’urètre entraînant une rétention totale. Ce fut une prise de conscience un peu brutal que j’avais un corps physique avec des fonctions vitales, telle la capacité d’uriner. Trois semaines d’hospitalisation et trois interventions chirurgicales au niveau du canal de l’urètre. L’événement de l’accident, qui a duré quelques secondes, a été vécu comme l’irruption dans l’espace-temps d’un message et d’une grâce venant du lieu de l’Être. Par contre, les conséquences se sont déployées dans le temps pour que les multiples prises de conscience puissent être intégrées. Ce fut une réorientation de ma vie avec une conscience diffuse qu’il ne me sera pas accordé une deuxième chance. Une des prises de conscience fut l’acceptation d’assumer pleinement l’incarnation jusque dans le corps physique, au-delà des lectures, nourriture du mental. Lors d’une visite, le médecin de l’hôpital, que je remercie aujourd’hui, m’informa que je ferai de l’arthrose au niveau des fractures. Ce jour-là, ces paroles ont pénétré en profondeur et je me suis dit : « Arthrose pour arthrose il est peut être temps de me prendre en charge et de commencer un travail de conscience du corps. » C’est la puissance et le pouvoir des mots !

 

Quelques mois plus tard je découvrais le travail en eutonie lors d’un stage d’une semaine, en ayant encore une sonde urinaire. Il y a eu une reconnaissance au-delà de toutes les circonstances du moment, une reconnaissance qui présente un parfum de mystère. Il s’avère que de stage en stage et d’années en années c’est un chemin de vie qui se trace. Cela fait presque trente ans que l’eutonie est devenu un chemin d’évolution intérieure et un « alphabet de base », comme je l’appelle, dans la vie quotidienne. En effet, le mouvement eutonique, c’est-à-dire avec la « tension juste », permet de vivre les gestes du quotidien avec la qualité de l’Être.

 

Je continue à découvrir les potentialités et la puissance d’évolution que propose les trois principes de l’eutonie : 

 ·      le toucher ou la conscience perceptive de l’enveloppe de peau, la limite entre un espace intérieur et l’extérieur.

 ·         le transport ou la conscience de la consistance osseuse, notre structure interne, la charpente de l’Être

·         le contact ou la conscience du rayonnement naturel de l’Être incarné dans le corps physique. Le contact est initié à partir du centre, à partir de la consistance osseuse. Il témoigne de notre état d’être au monde.

 

Un des aspects de l’eutonie est d’enregistrer en conscience les conséquences de l’action de la pesanteur terrestre sur les différentes consistances de notre corps physique : la peau, les chairs, les organes, la consistance osseuse. Progressivement, je réalisais que ces forces de pesanteur œuvraient à travers moi et effectuaient le travail de différenciation et d’unification consciente, dans la mesure où je le permettais. Ce travail, lorsqu’il est permis et accompagné, ré-harmonise le tonus de l’ensemble du corps dans une juste tension. De plus, sur le plan intérieur, ce fut une révélation. Je m’entendais souvent dire de « m’en remettre à plus grand que moi ». Et là, j’expérimentais par cette pratique toute simple de l’eutonie, qu’il est possible, très concrètement, à chaque instant, de m’en remettre à l’action des forces de la pesanteur. En même temps, je réalisais que ces forces de pesanteur sont l’expression manifestée de la Grande Vie consciente, en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être, et dont le corps physique est la Terre. Le corollaire de cette prise de conscience fut que je suis pleinement responsable de choisir à tout moment de m’en remettre à ces forces de pesanteur ou pas. Aussi, lorsque je choisis en conscience l’abandon à ces forces dans le respect des principes de l’eutonie, j’observe un alignement quasi instantané d’être à être avec l’entourage et avec l’Être de la Terre. Je comprends un peu plus l’intuition de Gerda Alexander lorsqu’elle a nommé le principe du transport. Il nous transporte toujours plus vers des horizons inexplorés de notre être.

 

Je ne peux qu’exprimer ma gratitude de pouvoir cheminer vers l’Être, que je suis en essence, avec l’eutonie et de pouvoir vivre avec un peu de conscience la Beauté de l’expérience terrestre.

 

Le chemin continue à chaque instant … Laissons nous « transporter » !

 

Bernard

Éloge au mouvement

De quoi nous parles-tu ?

De l’éveil à notre corps ?

D’un saut en parachute hors de notre moi ?

Des traces premières d’un moi lointain ?

Notre question devient espace

Où chacun avance vers soi-même.

Et le moi se détache de soi,

Ouvrant un espace à la présence de l’autre,

Dans le toucher d’abord, dans l’imitation ensuite,

Pour se voir en soi, se retrouver.

Dans la grâce d’une soudaine assurance,

Cet espace que chacun donne à l’autre devient mouvement

Puis langage

De cette nouvelle naissance à soi

Il faut,

Que de l’autre je me désenchante

Pour revenir dans mon espace.

 

A Marie-Hélène pour un instant vécu un 1er septembre 2006

Témoignage du chef de service d'un IMP après une petite expérience proposée à tout le personnel en septembre dernier!

 

"Avec Marie-Hélène, on met les morceaux ensemble, dans le même sac. C'est très important, et puis on allume la lumière !"

 

Julien


De Julien, poly-handicapé, commentant son travail en Eutonie :

 

"Avec Marie-Hélène, on met les morceaux ensemble, dans le même sac. C'est très important, et puis on allume la lumière !"

 

Julien



Claude

Quand j’ai découvert l’eutonie en 1993, j’étais complètement en dehors de mon corps physique, mais je ne le savais pas. J’étais alors gelé de la tête aux pieds et je mourais à petit feu, sans que personne ne puisse m’aider. Lors de cette première séance, (c’était un stage d’une semaine), j’ai fait un modelage ; je n’ai compris que des mois plus tard, qu’il représentait très clairement le démon en moi.

 

Pendant les premières années, le travail en eutonie a consisté, pour moi, à revenir dans mes limites corporelles, (la peau, le ressenti de mon corps), et à lâcher sur la bûche, les balles, etc. tout ce qui m’en faisait sortir : les pulsions, les envies, le raz le bol, la haine, le pouvoir. Peu à peu, à travers des exercices durs et parfois magnifiques, j’ai repris possession de mon corps, et mes limites devenaient chaque jour plus clair. Mon quotidien s’améliorait aussi : famille, enfants, relation, travail.

 

Souvent j’ai replongé dans des épisodes très sombres et très durs, mais en m’accrochant à ce travail de lumière et d’amour corporel, j’ai toujours pu aller plus loin, et je continue, pour aller de plus en plus loin. Je commençais doucement à sentir poindre quelques morceaux d’os. Marie-Hélène se « moquait » parfois gentiment de moi, ou bien me « grondait » sévèrement, mais j’en avais vraiment besoin ! Je me suis peu à peu sorti du plus gros, du mal qui se cachait en moi, sous forme de grosses tensions, et en même temps apparaissaient gentillesse, douceur, amour, tendresse, et aussi chance, argent !

 

J’ai alors choisi librement de continuer ce travail de rencontre avec moi-même, avec l’autre, que je trouvais au fond de mon corps et à l’intérieur de mes limites. Cet autre, je le rencontre désormais dans mon quotidien, et il chante et danse au fond de moi-même et touche les gens qui m’entourent. Mais ce n’est pas fini, parfois ça ne va pas du tout, et il me faut continuer pour aller vers le encore mieux…

 

C. mars 2005

 

 


Une expérience, parmi d'autres, de mes premiers pas en Eutonie :

Couchés à plat ventre sur le tapis, nous avions à expérimenter un exercice de repoussé du sol avec une main.

Je me suis mise à faire de mon mieux, tout en ne comprenant pas du tout comment faire, ni pourquoi. Mais je me suis obstinée, essayant et réessayant ; j'y arriverai !

En moi montaient des émotions peu agréables : l'impression d'être abandonnée, l'envie d'envoyer tout promener, de me révolter, même de pleurer, quel fouillis !

Marie-Hélène nous encourageait à juste observer, juste accepter ce qui était là au moment présent.

Moi pour l'instant, je ne comprenais pas non plus ceci, je voulais juste "réussir"!

Les jours suivants, j'ai ressenti les muscles de mes épaules "engourdis", comme si j'avais fait une marche d'une journée avec un sac à dos. Et quand j'ai partagé ce fait la semaine suivante avec le groupe, Marie-Hélène a juste fait remarquer qu'il y a toujours un chemin pour parvenir à son but avec le moindre effort. Si celui emprunté n'est pas efficace, on peut en chercher un autre.

Cette fois ça m'a parlé !

Depuis, j'ai trouvé un de ces chemins-là (je fais, en général, le repoussé avec plus de facilité, de plaisir et surtout de curiosité), mais ce n'est pas le plus important ! J'ai pu apprivoiser et assouplir une partie de mes "rigidités" !

Grâce à une expérience concrète au niveau de mon corps, j'ai pu expérimenter au niveau de mon être : faire émerger et venir à ma conscience une de mes habitudes de fonctionner dans la vie, et envisager l'idée d'en "voir" d'autres. L'eutonie m'a fait découvrir un outil pour, très en douceur, et à mon rythme, apprivoiser les raideurs de mon corps et la vie.

Et sur ce chemin, Marie-Hélène nous accompagne avec un rare respect.

 

N. le 5/1/2005



Relâcher ses tensions, mieux sentir son corps, ce corps qui se transforme, c'est mieux sentir aussi cet autre être qui grandit en soi, c'est mieux entrer en relation avec lui : une recherche, une conquête merveilleuse...

 

Chantal 2004



L'eutonie est un lieu et un moment où j'apprends à vivre l'instant présent le plus intensément possible : je m'accueille moi-même avec tout ce que je suis : mes pensées, mes émotions, mes sensations, mon corps. J'ai appris à apprivoiser et aimer ce corps qui m'a été donné pour vivre en un lieu et en un moment précis de l'histoire. Par les exercices, je suis présente ici et maintenant, avec tout ce que je suis. Si des pensées me retournent en arrière ou me projettent en avant, je les accueille, là, et me recentre là où je suis, à cette jambe par exemple qu'on me demande de bouger. L'expérience la plus forte que j'aie faite, plusieurs fois, c'est que lorsque je suis totalement dans l'instant présent, le temps qui passe n'existe plus. Deux heures sont comme un court instant et je vis une intensité de Joie et de Vie extraordinaire.

 

M.T. le 16/06/2004



Je voudrais faire l'effort de clarifier ce que je vis ces derniers temps et qui me semble intimement lié au travail que nous faisons ensemble. Depuis une semaine, je travaille tous les jours ; "repoussés", roulades arrières ( la raideur de ma colonne m'a beaucoup frappé) découvrant ce que tu nommes, je crois, les espaces intérieurs,...

Je découvrais hier soir, une peau quelque peu en lambeaux, mais ce constat, curieusement, ne m'a pas perturbée. A la fin du cours, dans le bonheur du "bouger", il n'y avait quasiment plus d'obstacles à l'intérieur, plus de limite, une expansion extraordinaire...

Ce matin je me réveille à 5h pleurant à chaudes larmes, calmement, libérant des choses confuses, mais revivant aussi assez clairement ce que je viens d'écrire et qui m'ancre aujourd'hui dans une plus grande unité physique et spirituelle.

 

J. 12 2004



Le groupe a 10 ans !

 

C’est pour moi l’occasion de reprendre mes cahiers d’eutonie.

 1° ça a démarré au stage à Rosheim du 10 au 14 juillet 1987 : j’avais alors besoin d’une bouée de sauvetage. Durant les premières séances, j’étais paralysée au sol dans un état de tristesse intense. Malgré les paroles de liberté de Marie-Hélène, ou justement à cause d’elles, je découvrais l’incapacité dans laquelle j’étais de me mettre en mouvement. Sur le sol je n’avais que quelques tout petits points d’appui, sans aucune continuité. A la 5° séance de ce stage, j’arrive à bouger, à me lever, concentrée sur le corps qui repousse et qui me met debout, et même, seule devant tous ! Peu à peu, à l’aide des petits bambous, j’ai pu entrer naturellement dans le mouvement, les autres m’y emmenaient m’aidant à dépasser de vieilles limites. Les œuvres de chacun me font éprouver combien la différence est une richesse.

 2° En 1994, quand ce groupe s’est constitué, je venais de prendre ma retraite, de me casser le poignet gauche ; c’était une période de douleurs multiples qui durent, qui vont et viennent encore et encore. Petit à petit, je découvrais que mon corps mémoire était porteur de mes émotions, de mes pensées. Le travail d’eutonie me proposait une nouvelle remise en route, une acceptation pour pouvoir aller plus loin. Pendant des années (9 ans), puis en juin 96 j’ai commencé à me mettre sur la couverture à la maison ; puis cela est devenu une nécessité, et j’ai vécu des moments intéressants où j’ai pu, seule, expérimenter des sensations, des progrès, des changements, et être bien avec moi-même. Au cours d’un stage au Hohwald, la danse, le mouvement ont été source de plaisir, je sortais de l’enfermement pour expérimenter l’essence de la vie. L’eutonie m’a aidée à me mettre debout avec entre autres le travail de redressement, le travail sur les ischions. Au début, je n’arrivais pas à garder mon dos droit, j’étais tout de suite fatiguée et je me courbais. Aujourd’hui, je peux rester assise, droite, sans fatigue. Je sors de mieux en mieux d’un comportement de victime ; la maladie n’est plus quelque chose qui me « tombe dessus », mais quelque chose dont je suis responsable.

 3° Après toutes ces années, je retrouve des problématiques identiques, qui font partie de mon histoire, mais je peux les observer de mieux en mieux, sans jugement ; je peux accompagner et laisser émerger de plus en plus tout ce qui fait un être humain. Je sors petit à petit du « reniement » de ce que je suis et que je voyais mieux chez les autres. Mon programme actuel : c’est d’aller vers qui je suis, sans me laisser happer par ce qui n’est que des parties de moi-même.

 4° Pour terminer, je voudrais remercier le groupe qui est porteur de l’énergie et du mystère de chacun. Merci à Marie-Hélène qui nous aide avec patience à retrouver notre sens corporel, à nous enraciner fortement pour libérer nos bras, notre corps, notre tête, et à être dans la danse de la Vie !


Quand j’ai découvert l’eutonie en 1993, j’étais complètement en dehors de mon corps physique, mais je ne le savais pas. J’étais alors gelé de la tête aux pieds et je mourais à petit feu, sans que personne ne puisse m’aider. Lors de cette première séance, (c’était un stage d’une semaine), j’ai fait un modelage ; je n’ai compris que des mois plus tard, qu’il représentait très clairement le démon en moi. Pendant les premières années, le travail en eutonie a consisté, pour moi, à revenir dans mes limites corporelles, (la peau, le ressenti de mon corps), et à lâcher sur la bûche, les balles, etc, tout ce qui m’en faisait sortir : les pulsions, les envies, le raz le bol, la haine, le pouvoir. Peu à peu, à travers des exercices durs et parfois magnifiques, j’ai repris possession de mon corps, et mes limites devenaient chaque jour plus claires. Mon quotidien s’améliorait aussi : famille, enfants, relation, travail. Souvent j’ai replongé dans des épisodes très sombres et très durs, mais en m’accrochant à ce travail de lumière et d’amour corporel, j’ai toujours pu aller plus loin, et je continue, pour aller de plus en plus loin. Je commençais doucement à sentir poindre quelques morceaux d’os. Marie-Hélène se « moquait » parfois gentiment de moi, ou bien me « grondait » sévèrement, mais j’en avais vraiment besoin ! Je me suis peu à peu sorti du plus gros, du mal qui se cachait en moi, sous forme de grosses tensions, et en même temps apparaissaient gentillesse, douceur, amour, tendresse, et aussi chance, argent ! J’ai alors choisi librement de continuer ce travail de rencontre avec moi-même, avec l’autre, que je trouvais au fond de mon corps et à l’intérieur de mes limites. Cet autre, je le rencontre désormais dans mon quotidien, et il chante et danse au fond de moi-même et touche les gens qui m’entourent. Mais ce n’est pas fini, parfois ça ne va pas du tout, et il me faut continuer pour aller vers le encore mieux…

 

C. mars 2005



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