Accompagnement des enfants en situation de handicap

Voir une séance d'Eutonie avec Mateo un enfant polyhandicapé dans la page Galerie

LE TÉMOIN

Qu'en est-il de l'accompagnement thérapeutique de ces sujets lourdement handicapés (autistes ou polyhandicapés) avec l'Eutonie Gerda ALEXANDER ?

En introduction, je choisis de présenter ce qui me parait essentiel par rapport à tout outil thérapeutique ; là aussi il y a une triple interaction entre :

  • l'outil
  • la personne (l’être qui propose l'outil)
  • et la personne (l’être qui reçoit cet outil)

Pour l'Eutonie il y a trois grands principes pédagogiques :

 

Le toucher : peau, enveloppe, contenant, limites

Le contact : relation dedans / dehors ; dehors / dedans

Le transport : le redressement conscient ; la verticalité

 

MOI LE TÉMOIN

Il nous est apparu important que le témoin parle en son nom propre :
D'où l'emploi de la première personne du singulier.
C'est effectivement depuis le "je" du témoin que s'initie véritablement l'accompagnement.

 

Comment je suis en Eutonie avec l'enfant ?

Avec ces enfants, si la situation est exacerbée, elle ne diffère pas dans l'essentiel de ce qu'elle est dans toute autre relation.

Il s'agit d'entrer en contact depuis les profondeurs de mon être avec l'être de l'enfant, sans m'arrêter à ce dont il a l'air, à son comportement, ni même à ses expressions (« Une âme prisonnière" de Birger SELLIN)

Ceci n'est possible que si je suis moi-même sur ce plan profond et dans ma propre enveloppe, mon propre toucher, contact, transport.

C'est sur moi-même que je travaille et non pas sur l'enfant, mais sur moi-même avec l'enfant.

C'est en réalisant concrètement en moi-même un espace-temps jusque dans mon propre corps que l'enfant peut choisir d'entrer dans son propre espace corporel jusque dans sa propre enveloppe.

Ce n'est qu'alors que ce qu'il est profondément peut accepter le toucher, le contact, et se construire à partir de sa propre enveloppe dans la juste distance.

Le contenu ne peut être une réalité si le contenant n'existe pas (" La machine à serrer" de Temple GRANDIN)

 

L'ENFANT

A partir de ces instants de rencontre, c'est l'enfant lui-même qui propose l'accompagnement qui donne sens à l'espace-temps thérapeutique.

Cet accompagnement peut alors être très différent d'un sujet à l'autre.

Ce qui ne change pas, c'est le chemin vers la rencontre.

Je veux insister sur l'exigence du respect du propre espace-temps de l'enfant jusque dans son propre corps ; ceci ne peut se faire sans que le thérapeute ne réalise lui-même son propre espace-temps dans sa propre verticalité, sa propre existence.

Je suis chez moi avec l'autre mais ni dans l'autre, ni l'autre chez moi. C'est la rencontre des deux individualités sans aucune fusion et dans une communion - la juste distance.

Cela exige du thérapeute lui-même un immense travail sur tout ce qui peut surgir sur ses propres plans émotionnels, mentaux et même physiques, en face des expressions émotionnelles, mentales et physiques chez l'enfant et qui empêcherait l'accès au plan profond de l'être vertical.

Ce qui peut être magnifique, c'est que le thérapeute reste dans - et conquiert sans cesse - cet espace-temps dans sa propre enveloppe et sa propre verticalité en continuant le contact avec l'enfant.

Alors... à l'enfant aussi, il devient possible de vaincre et de traverser ces barrières, ces écrans, ces voiles, derrière lesquels il se trouve, pour se découvrir dans toute sa richesse et son unicité d'être humain vertical dans son enveloppe.

 

Témoignage De Julien, poly-handicapé, commentant son travail en Eutonie :

 

"Avec Marie-Hélène, on met les morceaux ensemble, dans le même sac. C'est très important, et puis on allume la lumière !"

Julien

Témoignage du chef de service de l'IMP des Catherinettes

Éloge au mouvement

De quoi nous parles-tu ?

De l’éveil à notre corps ?

D’un saut en parachute hors de notre moi ?

Des traces premières d’un moi lointain ?

Notre question devient espace

Où chacun avance vers soi-même.

Et le moi se détache de soi,

Ouvrant un espace à la présence de l’autre,

Dans le toucher d’abord, dans l’imitation ensuite,

Pour se voir en soi, se retrouver.

Dans la grâce d’une soudaine assurance,

Cet espace que chacun donne à l’autre devient mouvement

Puis langage

De cette nouvelle naissance à soi

Il faut,

Que de l’autre je me désenchante

Pour revenir dans mon espace.

 

A Marie-Hélène pour un instant vécu un 1er septembre 2006

Témoignage du chef de service d'un IMP après une petite expérience proposée à tout le personnel en septembre dernier!